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Lutte contre la cécidomyie orange Une larve par épi équivaut à 1 q/ha de perte de rendement

Potentiellement responsable d’une perte conséquente de rendement en cas d’attaque d’une culture de blé, la cécidomyie est un ravageur délicat à contrôler et difficile à observer. Surtout qu’une fois la ponte effectuée, alors qu'il n'existe aucun traitement ovicide, il est trop tard. Les conditions de la campagne semblent favorables à leur émergence.

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Seuls les insectes présents au moment du traitement peuvent être détruits par l'insecticide. (© Arvalis-Institut du végétal)

La cécidomyie des fleurs du blé peut être à l’origine d’une perte de rendement de 5 à 20 q/ha. La lutte peut commencer dès le semis du fait de l’existence de variétés tolérantes. « La résistance variétale offre un niveau d’efficacité de 100 %, prévient Baptiste Soenen, d’Arvalis-Institut du végétal. Le gain de rendement en cas d’attaque se situe entre 10 et 15 q/ha dans nos essais. » Les larves sont à l’origine des dégâts. Elles se développent sur les grains de blé tendre, leur plante hôte favorite. Mais seuls les adultes femelles pourront être éliminés.

Observation délicate

L’observation de l'insecte est délicate et les interventions très ciblées, à réaliser au bon moment pour viser le pic de vol et le stade sensible de la culture. « L’efficacité maximale de la lutte chimique contre les cécidomyies oranges n’atteint que 50 %. Il faut donc optimiser les applications insecticides. » En effet, il n’existe aucun produit ovicide, ce qui ne laisse comme option que celle d’éliminer les adultes. Ceux-ci restent en fond de végétation hormis la femelle qui remonte pour pondre. Le traitement doit donc viser les femelles en position de ponte. Ce phénomène, fortement lié aux conditions climatiques et à la parcelle, sera repéré à l’aide des piégeages. « Le blé est particulièrement sensible aux attaques de cécidomyies du début de l’épiaison jusqu’à la fin de la floraison. Les adultes s’observent en soirée (de 19 à 21 h), en particulier par temps lourd et orageux, vent faible et températures supérieures à 15°C. »

Relevés des cuvettes jaunes

Les relevés d’insectes au sein des cuvettes jaunes permettront de repérer le dépassement du seuil d’intervention situé à 10 mouches en 24 h. « Il faut placer une cuvette jaune de type "cuvette colza" de manière à ce que le bord supérieur de la cuvette soit positionné au niveau de la base des épis afin de ne pas attirer de trop loin les cécidomyies pour avoir une représentation de l'activité de ponte par unité de surface. » L’application de l’insecticide aura lieu en soirée au moment des pics de vols. « L’intervention ne devra être déclenchée que si les femelles sont en position de ponte et que les conditions suivantes sont réunies : température supérieure à 15°C en soirée, temps orageux, vent inférieur à 7 km/h. »

Une grille d'évaluation du risque

Certaines pratiques de l’itinéraire cultural favorisent le risque cécidomyie. « Les semis précoces en sol argileux derrière une céréale à paille, par exemple, l’augmentent. » Arvalis-Institut du végétal a ainsi pu élaborer une grille agronomique d’évaluation du risque cécidomyies orange.


Grille de risque cécidomyies. (© Choisir 2 - Arvalis-Institut du végétal)

 


Arbre de décision d'une intervention contre la cécidomyie du blé. (© Arvalis-Institut du végétal)

Pour aller plus loin, consultez les fiches accidents dans la rubrique Outils

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